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Une des plus grandes crises de notre époque serait d’ordre spirituel. D’où ce vide que nous ressentirions de manière plus ou moins criante dans nos vies. Après la chute de la religion catholique, il n’y a pas même un siècle dans le cas du Québec, une bonne partie de l’Occident ne sait plus vers où donner du sens.

Nombreux se sont donc fait athées. Ou alors agnostiques. D’autres se tournèrent vers les croyances de l’Orient. La montée en popularité du bouddhisme. Avec son leader charismatique. Un Dalaï Lama idolâtré par des foules entières. Puis ces nombreux gourous de l’Inde. Que les Beatles ont commencé à promouvoir à l’époque. D’autres on concocté un cocktail de dogmes et de symboles aux origines diverses. Souvent désigné depuis les années 80 sous l’étiquette New Age (ex). L’âge du Verseau. S’y trouvent aussi certains adeptes de phénomènes paranormaux. De communications avec des êtres de lumière. Versions désincarnées de nos idoles terrestres.

Et les symboles ésotériques se multiplient dans les vidéoclips pop.

Quant à nous, nous sommes pour la liberté de croyances et de fois. Cependant, au-delà des gourous, des maîtres, des livres sacrés, des dogmes, des mantras, des symboles, des citations de sagesse sur Facebook et des surnoms de Dieu. Nous avons surtout soif d’un état. Un état incarné.

Sans cet état. Tout ce que nous venons d’énumérer risque à nos yeux de tendre tôt ou tard vers la division.

Malgré une apparente tentative d’œcuménisme, tant de discours impliquent fondamentalement une certaine exclusion. Le langage lui-même la sous-tend. Alors que l’état lui, inclut. Il se manifeste en dehors du langage. De la raison. Des symboles. Il n’a aucune prétention. Il se fait simplement ressentir. Ou non. Selon son intégration.

C’est peut-être cet état que plusieurs cherchent à travers la prière, la méditation, le yoga, le qi gong, la relaxation. Mais aussi les drogues et l’alcool. Ce moment où nos jugements prennent une pause. Où nos sens s’exaltent. Où notre corps s’ouvre. Où notre respiration s’approfondit. Où notre environnement gagne en fascination. Où notre sentiment d’être en lien devient tellement palpable. Où nos possibilités créatrices nous supplient pour se manifester.

Nous ne voulons plus réserver à cet état que quelques cases bien clôturées dans nos horaires surchargés et stressés. Nous voulons en faire un mode de vie.

All day long !

Encore une fois la Sensation revient comme un refrain. Celle que nous pouvons désormais vivre. Face à la vie en entier. Et aussi face à nous-même. Reste à apprendre le courage et l’humilité. De nous ouvrir le corps. Encore et encore. Pour que cette vie nous remplisse. Et nous fasse déborder.


* * *


Citation de Francisco Varela (biologiste, philosophe et neurologue) dans Synchronicity, the inner path of leadership, 1996 :

«Lorsque nous sommes en contact avec notre "nature ouverte", notre part de vide, nous exerçons un attrait énorme sur les autres êtres humains. [...] Et si les autres sont dans le même espace ou y entrent, ils résonnent avec nous et tout de suite des portes nous sont ouvertes. Ce n'est pas étrange ni mystique. [...] Cette capacité nous donne une clé fondamentale et c’est un état d'être connu de toutes les grandes traditions de l'humanité. [...] Il est dangereux de considérer ces personnes exceptionnelles. Elles ne le sont pas. Cette capacité fait partie de l'ordre naturel. Elle est une manifestation de quelque chose que nous n'avons pas vu précédemment, non pas de quelque chose que nous n'avons pas. Cet état est disponible pour nous tous et il est d’ailleurs le plus grand de tous les trésors humains. Cet état - où nous communiquons profondément avec les autres et où les portes s’ouvrent - est là à nous attendre. » (traduction libre de l'anglais)





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